En quête de sérénité [PV : Michaël]

A peine arrivé, je cherchais déjà du calme. En fait, je voulais trouver quelque chose. J'ignorais quoi, mais je cherchais tout de même. La pluie qui battait tout à l'heure avait cessé et la nature avait retrouvé son calme. Je me tenais droit, fier. Quelque part, j'étais tenté par le fait de m'asseoir, voire m'allonger, dans l'herbe, de fermer les yeux et d'écouter les oiseaux. Mais je ne pouvais pas. de toutes manières, j'allais sâlir mes habits, et le sol était encore mouillé. C'est pourquoi je resterais debout, me tenant bien droit, peut-être me faisant paraître plus grand. Pas plus âgé, c'est sûr, avec la peluche que je tenais dans les bras, on me donnerait possiblement un âge mental de cinq ans. Mais c'était bien sûr loin d'être le cas. Je me penchai vers la Peluche en question, Kuro-chan, et la regardai. Que j'ai ou non l'air ridicule avccompagné de lui ne regardait que moi.

Je relevai la tête. J'étais envahi par la végétation... Personne ne connaissait-il les tondeuses à gazon ici ? Moi, Kuro-chan, perdus dans une 'forêt'. Au moins, j'étais au calme, bien que l'envie de m'asseoir soit forte, je profitais de la fraicheur du matin, un peu. J'inspirai et j'expirai doucement, puis, je me mis à marcher un peu, histoire d'explorer la jungle dans laquelle j'étais tombé.

J'étais perdu dans mes pensées, donc. J'y serais resté, si une voix tonitruante et agressive ne m'en avait pas sorti. J'étais bien, seul. Malheureusement, il sembla que le destin ait décidé de me faire souffrir en amenant à moi un individu étrange, ce qui promettait de m'énerver rapidement...

- Hey

Rien que ce 'Hey' m'ennuyait. Les gens n'avaient-ils donc rien d'autre à faire que de héler les autres de loin, et ce, pour une raison totalement inconnue ?!
Malgré tout, je levai les yeux. Un garçon me regardait, grand, brun, souriant. Un garçon, quoi... J'ignorais ce qu'il me voulait, et ça me faisait enrager de me faire déranger pour rien. Avouons le, je parlais comme un homme d'affaire qui souhaite travailler en paix. mais c'était un peu ça, et dans ces circonstances, mon travail consistait en une contemplation et une visite du broussalleus jardin de l'école.
Le problème, en soi, c'était que je ne pouvais pas ignorer ce garçon comme ça, sans raison. je me devais de lui répondre, bien que son 'appostrophage' ressemblât plus au cri d'un singe qu'à une manière convenable de s'adresser aux gens.

- Oui ?

Ce mot na'avait rien d'une question en fait, c'était un 'oui' fort et qui se voulait imposant. je n'avais absolument pas envie de parler, c'est pourquoi, au lieu de fixer mon interlocuteur, je levai la tête vers le ciel. Je ne pouvais en apercevoir que quelques fragments, cachés derrière les feuilles d'arbres. Au moins, s'il se remettait à pleuvoir, je devrais être à l'abri.
Bien qu'il n'y donc rien à voir en l'air, je restai dans cette position, resserant l'étreinte que j'exerçais sur mon Kuro-chan.

- Excuses-moi de te déranger, mais je viens juste d'arriver et je cherche quelques repères.

Oh, mais je ne lui en voulais guère... Ce n'était pas lui en particulier, c'était juste le fait que dans ce monde, il semblait que l'on ne puisse pas rester seul deux minutes. Le garçon, lui, se posa à côté de moi d'un air nonchalant, comme ins-conscient du fait qu'il me dérangeait. Mais il ne pouvait pas de pas s'en rendre compte.

- Tu es élève ici, n'est-ce pas ?

Une main se tendit pour arriver à ma hauteur. Bien sûr, il était convenable de la serrer. Mais ces formalités m'ennuyaient gravement...

- Je suis Michaël.

Au moment où je me tournai pour enfin saluer le garçon, il était en train de regarder le ciel, comme je le faisait l'instant d'avant.

- Le temps s'éclaircit, c'est bon signe ...

A nouveau, il me regadait. Vivement, je saisit sa main tendue. Ce fut bref. e ne tenais point à prolonger la poignée de main. Je soupirai doucement.

- Je me nomme Yoru.

Pour l'instant, j'estimai que mon prénom suffisait. Il m'avait uniquement donné le sien. Je ne voyais pas pourquoi je devrais faire autrement.

- Enchanté !

Les mots résonnèrent dans ma tête, sans raison logique. Etre enchanté ? n'était-ce pas exagéré dans cette situation ? Je baissai la tête un instant pour la redresser de suite. Je montai Kuro-chan à hauteur de mon visage et me mis à le contempler. Si parfait, ma Peluche... Le silence règnait. Enfin, ce n'était pas pesant pour moi. C'était un beau silence, car on entendait tout de même au loin les oiseaux. Et moi, je regardais mon chat.
D'ailleurs, où était Hino-chan ?

- Tu es ici depuis longtemps ?

Sans attendre, il partit caresser l'herbe. Vraiment, quel casse-pied !

- Non, je viens d'arriver, et toi ?

La réponse avait filé. Pfff... Comme si j'allais le laisser m'ignorer, ce rustre. Je ne permettais pas ainsi aux gens d'être impoli envers moi. Ce garçon était dans mon internat. Il devait me parler !

[Waaaw ! J'suis un être à part apparemment ! XD ]

- Oh, je suis arrivé aujourd'hui-même. J'ai fais un petit tour, et je trouve cet endroit vraiment génial.µ

Oui, génial, c'était bien le mot... Non, c'était encore plus. Je ne trouvais pas vraiment de mot pour décrire les sentiments qui se boulversaient en moi à l'idée même de me promener ici. Dans cet endroit qui, au fond, devrait être ma maison. Si bien sûr mes ancêtres étaient restés ici...

- Au fait, tu fais partis d'un club ? J'ai intégré celui de littérature, personnellement.

L'air frais vint me faire frissonner. Puisque je ne pouvais pas ignorer ce garçon, j'alais accepter de lui parler. Enfin... Ce n'était pas que je ne pouvais pas l'ignorer... Seulement... Je semblais transparent... On aurait en réalité dit que je ne lui inspirait rien. Qu'il était là parce qu'il n'avait rien d'autre à faire... Comme si j'étrais invisible... Et bien que je détestât habituellement que l'on s'adresse à moi, cette fois, j'enrageais. Comment pouvait-il si peu se soucier de ma présence, ce rustre !? J'étais là, moi ! Lui, il jouissait (non, pas au sens premier... u_u ) même du luxe de loger dans mon école !

J'allais lui parler alors ! J'allais lui répondre ! Je baissai les yeux vers Kuro-chan et acquiessai d'un mouvement de tête décidé et vif. je me tournai rapidement vers Michaël et ouvrit la bouche en articulant du mieux que je pouvais.

- Tout à fait ! C'est génial ici, c'est fantastique, merveilleux. C'est grand, large, lumineux, épais ! Non, pas épais ! Enfin ! Non, oublie ! C'est juste bien ! Non, pas bien ! Plus ! Seulement je... Non, je... C'est... Hum... Cependant je suis aussi littérature ! Euh... Dans le club de littérature je veux dire ! Oui, c'est ça ! Enfin non ! Si !

Je me retournai en rougissant. Comment pouvais-je être aussi nul pour parler aux gens ?! Et encore, là, ce n'était pas en public ! Moi, je n'était vraiment pas capable d'alligner deux mots... En plus, à trop articuler, on aurait pu croire entendre un robot parler... Mes joues s'enflammaient... J'avais honte de ça... De ressembler à un tel idiot lorsque je disais plus de cinq mots... Je ne pouvais pas regarder à nouveau vers Michaël... Ma situation était trop bête... Pourtant, ainsi, comme un petit garçon qui boude, je devais aussi sembler bien ridicule...

- Ne t'angoisse pas comme ça !

Je me retournai à nouveau vers Michaël, prenant une grande inspiration. Je le regardai, fièrement, comme si rien ne s'était passé. Si j'avais été plus grand que lui, on aurait on aurait dit que 'je le regardais de haut'. Cependant, j'étais plus petit.

- Je n'angoisse pas du tout.

Ma réponse fut cinglante et inattendue, car il était évident que je venais de faire une crise d'angoisse. Mes joues avaient gardé une couleur rosée et je souhaitais les voir redevenir blanche au plus vite. Je ne comprenais pas ce que ce garçon avait. Il semblait étrange dans son comportement. C'était, hélas, une chose que je ne pouvais comprendre...

- Alors comme ça tu es aussi dans la sectin Littérataire ? On sera ensemble en cours, ça va être sympa. J'ai hâte d'y être ! Je me demande si les prof' sont cool ... Tu en connais ?

Je baissai les yeux vers ma peluche que j'enlaçai tendrement. Sans regarder Michaël, je répondis. Il n'empêche que je ne voyais pas ce qu'il y avait de sympa à aller en cours avec moi...

- Oui, étant donné que nous avons peu de professeurs, j'en connais un.

je serrai un peu plus Kuro-chan lorsque michaël ouvrit à nouveau la bouche.

- Dans mon ancien collège, personne ne prenait le temps de regarder le paysage. Pourtant, l'établissement était proche d'une grande forêt ! Mais personne n'avait le temps. Tout le monde courrait partout, toute la journée, sans s'arrêter. Les bâtiments étaient très réscents, mais cela donnait une impression étrange. Lorsque j'allais en cours, j'avais l'impression d'être dans un hôpital. Ici, quand j'me promène dans les couloirs, je me sens un minimum vivant, comme si le lieu avait une âme, une histoire, un passé ...

Bien que son histoire ne m'interresât guère, je ne pus m'empêcher d'être impressionné par la manière décontractée avec laquelle il parlait. Mais l'impression qu'il m'ignorait complètement restait. Oui, je sentait une sorte d'inattention qui m'énervait énormément.

- Désolé. Si je parle trop, dis-moi de me taire.

Encore... Comme si ça le dérangeait de me parler... Bien sûr, il était là pour prendre l'air, pas pour discuter avec moi.

- Là n'est pas le problème.

Je partis plus loin. La réaison de mon énervement semblait inconnue, mais pas pour moi.

Se refermant brusquement sur lui-même, le garçon partit un peu plus loin, et là Michaël décrocha complètement. °Gné ?! J'ai dis quoi ?!° Ne comprenant pas du tout, il tenta de réfléchir une seconde à ce qui avait pu l'énerver ou le brusquer pour qu'il parte comme ça. Mais rien à faire, il ne voyait pas ce que cela pouvait être. Il le suivit alors, se plantant devant lui. Tant pis s'il le dérangeait de nouveau, il lui fallait une explication à un tel changement.

- Hey, j'ai dis un truc mal ? Écoute, je suis désolé si je t'ai blessé ou énervé ou quoi que ce soit d'autre, je suis désolé si tu penses que je parle trop, si je te dérange ou quoi. Dis-moi simplement de m'en aller si tu veux que je m'en aille, je m'en irais, sinon je reste. Cela peut te paraître bizarre, mais j'aime bien ta présence, alors ça ne me dit rien d'être un poids pour toi.

Étrangement, les mots sortaient tout seuls. S'il avait dit de telles choses à quelqu'un d'autre, il se serait sentit en position de faiblesse. Il détestait supplier pour que quelqu'un accepte sa présence, il avait toujours préféré que les gens viennent d'eux même vers lui, mais là tout était différent. Il agissait comme cela pour la première fois de sa vie. C'était complètement nouveau, et il savait que dans les nouvelles situations, il lui valait mieux laisser parler le peu de cœur qu'il lui restait plutôt que son cerveau, car alors il risquerait de tout gâcher.

Il sourit au jeune homme et, attendant sa réponse, ne fit plus la même erreur que précédemment. Il garda ses yeux bien encrés dans ceux de son vis-à-vis, cherchant une approbation.

- Tu es d'accord pour que je reste avec toi ? murmura-t-il avec espoir.

Encore une fois, ces mots-là ne lui ressemblaient pas. Mais il ne pouvait faire autrement, car il savait que si l'autre refusait, Michaël ne pourrait que partir, malgré son envie de rester à ses côtés. Étrange impression que celle-ci, il avait envie de faire de lui un ami, un vrai, et pas un de ces potes de baise qu'il avait par dizaines. Il avait envie d'une personne qu'il ne toucherait jamais, même par le regard, même par la pensée. Il avait envie d'être aux côtés de quelqu'un sui ne le verrait pas comme un beau mec désirable ... Et il espérait de tout son coeur que cette personne pourrait être Yoru ...