[Libre]Un nouvel élève

Michaël étouffa un bâillement, tranquillement installé dans la grande limousine de son père. Celui-ci, les yeux rivés sur la route et les mains crispées sur le volant, n'avait pas ouvert la bouche de tout le voyage ! Il savait pourtant que son fils détestait les longs trajets ...

Le jeune homme tourna les yeux vers la fenêtre, regardant les bâtiments défiler, songeant à l'année qui l'attendait. Dire qu'on l'envoyait là pour une si petite bêtise ! Son père lui avait permis tant de choses, pourquoi s'était-il énervé pour cette stupide histoire ?

En plus, il n'avait rien fait de mal, il avait juste passé son année dans le lit d'un stagiaire. Et alors ? L'année précédente, il l'avait passé dans les lits de plusieurs dizaines d'autres collégiennes ! Il y avait quand même du progrès, non ?

Un coup de frein le sortit de ses pensées. Son père venait de garer la voiture, il le voyait déjà retirer les clés. Avec un soupir, Michaël attrapa son sac, le balança sur une de ses épaule et ouvrit la portière, sortant de l'immense voiture.

Il s'assura de l'utilité de sa tenue, ajustant le col de sa chemise d'un blanc immaculé. Sa veste, aussi noire que le pantalon de toile qu'il portait, n'avait cassement aucun pli. Heureusement. Un grand courant d'air fit voler ses cheveux mi-long, dégageant l'espace d'un instant son visage, dévoilant des yeux aussi bleus que le ciel de cette journée.

Entendant la portière de son père claquer, il se tourna vers lui. Sans un mot, celui-ci se dirigea vers un petit pont de bois, et le jeune homme le suivit. Après tout, s'il voulait garder le silence, c'était son choix.

Ils arrivèrent à l'entrée de l'internat. On racontait qu'autrefois, cela avait été un château, et en voyant les murs et la décoration, Michaël n'en douta pas une seconde. Non loin de là, une porte sur laquelle était indiqué "SECRÉTARIAT" était entrouverte. Son père se tourna vers lui.

- A-Alors je te vois pour les vacances ?

Il soupira.

- Oui, papa. Profite bien de la maison sans moi.

Voyant l'homme se mordre la lèvre, Michaël tenta de détendre l'atmosphère. Ce n'était pas comme si son père le mettait dehors, comme s'il lui montrait qu'il ne l'aimait plus et qu'il ne voulait plus de lui. Non, le jeune homme savait qu'il tenait énormément à lui, et cela le rassurait, l'empêchait de lui en vouloir.

- Ne fais pas de bêtises, ajouta-t-il, et dis à Kazuki de ne pas rentrer dans ma chambre. Et à Hakuryu aussi ! Ils mettent toujours le bazar. Embrasse Yukou de ma part, dis-lui que je ne lui en veux pas.

Un large sourire s'étira sur son visage, rassurant et affectif.

- Je ne t'en veux pas non plus. Ça me fera un peu de vacances.

Le père acquiesça en silence, les yeux baissés.

- Allez, sauve-toi, je sais que tu as une réunion importante, sourit encore une fois le jeune homme.

L'homme l'étreignit, puis s'éloigna, incapable de dire un mot.

- Oh, papa ! le rappela Michaël.

L'autre se retourna.

- Ne pense pas que me mettre à l'écart va effacer ce qui s'est passé. Je suis comme ça, ça ne changera pas. Ça empirera peut-être même ...

Une lueur de douleur traversa le regard du père, qui reprit le pas plus rapidement. Michaël soupira et, dans un élan de détermination, entra dans le secrétariat.

- Bonjour, dit-il, faisant son plus beau sourire à la personne assise derrière le bureau. Je suis Katada Michaël, je dois intégrer l'internat à partir d'aujourd'hui. On m'a dit de me présenter ici dès mon arrivée.

Usant de toute sa prestance, il sourit de nouveau, bien décidé à attirer l'attention du plus de monde possible ...

- Bonjour. Je suis Katada Michaël, je dois intégrer l'internat à partir d'aujourd'hui. On m'a dit de me présenter ici dès mon arrivée.

Je levai la tête vers l'inconnu qui venait d'entrer. Un jeune homme, aux allures fières et nobles, un sourire au lèvres. Ce visage, supposais-je, devait faire bonne impression. C'était le but, sans doutes.

- On t'a bien renseigné. J'ai en effet une inscription à ton nom. Tu souhaites intégrer le Club littéraire, non ? C'est l'information que j'ai ici.

Je pianottai sur mon clavier, observant le dossier du futur élève. J'avais bien sûr de nombreuses informations, sur tout le monde. Il m'était ainsi très aisé de savoir à qui j'avais à faire.

- Assieds toi, voyons.

Je relevai la tête vers lui. Un air interrogateur se lisait sur mon visage. Il me restait à remplir cette information. je lui désignai la chaise, attendant qu'il s'installe.

- Et, aussi, il me faudrait savoir si tu souhaites, dans ta chambre, être à deux, à trois, ou à quatre. Ainsi, je pourrai te dire à quel étage, et quel numéro de chambre tu auras.

Il ne me restait plus qu'à savoir ces deux choses. L'entretien aurait été rapide, pour rune fois.

Le jeune homme s'inclina légèrement, son sourire charmeur et confiant toujours aux lèvres.

- Oui, c'est cela même. Mon père a appelé il y a quelques heures.

Il se souvenait encore de la scène, plutôt comique à ses yeux, plutôt tragique pour la famille, qui avait eut lieu avant que son père ne le dépose dans son nouvel internat.

Sa belle mère avait fondu en larmes, allongée sur le canapé en cuir noir ramené d'Amérique. Michaël, lui, était simplement assit par terre à côté de la porte, près de ses affaires qui tenaient en un simple sac à dos rempli à raz-bord de vêtements. Les deux demi-frères étaient collés l'un contre l'autre, dans le couloir qui conduisait à leur chambre, alors que le père composait le numéro de téléphone pour prévenir de son arrivée prochaine.

Le brun retint un soupire en repensant aux deux enfants qui étaient réellement devenus comme des petits frères pour lui. Le plus âgé, Kazuki, se tenait bien droit, les poings serrés, les yeux aux sol et ses dents mordillant nerveusement sa lèvre inférieure. Le plus jeune, Hakuryu, tenait fermement la manche de son ainé, laissant couler des larmes que Michaël n'avait sût identifier.

- Assieds toi, voyons.

Il se reprit et s'exécuta, souriant à l'homme assit derrière l'écran d'ordinateur. °Tout à fait mon genre ... ° pensa-t-il en détaillant l'autre du regard. Son sourire augmenta lorsque la question de sa chambre franchit les lèvres du secrétaire. Il garda ses pensées pour lui-même, néanmoins.

- Il n'y a pas de chambre individuelle ?

Il soupira puis reprit son sourire.

- Une chambre pour deux, ça ira très bien.

Alors que l'homme tapait sur son ordinateur, Michaël se remit à le détailler. Décidément, son père avait bien fait de le placer ici ! Il sentait qu'il allait bien s'amuser !

- Oui, c'est cela même. Mon père a appelé il y a quelques heures.

Voilà donc une chose de faite. J'allais bientôt pouvoir souffler un peu. vraiment, qui a dit que mon boulot était simple ? Il faut le dire, c'était réellement éprouvant... C'est pourquoi une petite pause me ferait le plus bien.

- Il n'y a pas de chambre individuelle ?

- Non, nous n'aurions pas assez de chambre pour tout le monde. De plus, c'est bien d'avoir de la compagnie, non ?

- Une chambre pour deux, ça ira très bien.

J'encodai cela et inscrivit alors le numéro chambre. Je me levai et saisit une une clé portant le numéro 1-1. Je revins près du bureau et tendit la clé au jeune garçon. je dois avouer que le voir paratir me soulagerait. le regard qu'il posait sur moi me donnait une réelle sensation de lourdeur, de mal-aise. néanmoins, je lui souris.

- Tiens, voilà ta clé. Premier étage, chambre numéro un. Tu trouveras seul, je suppose ?

Je m'assis à même sur le bureau, pas sur la chaise cette fois. Oooh... Que donnerais-je pour un bon café...

Le regard que lui lança le secrétaire blessa légèrement son égaux. Ainsi, il n'était pas intéressé ? Tant pis, il trouverait bien quelqu'un d'autre à entraîner, de toutes façons !

- Oui, je pense que je trouverais. Merci beaucoup.

Il prit la clé et, adressant un dernier sourire au jeune homme, franchit le pas de la porte. Il se retrouva dans le couloir et se mit en route, cherchant les escaliers.

Au moins, dans un château aussi grand, les cachettes ne devaient pas manquer ! °Ça me laisse bon nombre de possibilités ...° Il pensa avec un sourire quelque peu pervers qu'il aurait tout son temps pour les tester, si possible plusieurs fois ... On n''est jamais sûr de rien avec une seule impression !

Il regarda autour de lui, tournant la tête de tous les côté, et soupira ; il était allé dans le mauvais sens, l'escalier était à l'opposé de sa position ! Ravalant un grognement mécontent, il fit donc demi-tour et gravit les marches jusqu'au premier étage, là où se trouvait sa chambre ...